« La gestion de ce que l’on appelle les « désordres scolaires » est une problématique inhérente au système scolaire. Dans l’enseignement secondaire français, l’une des remédiations principales aux désordres de moindre gravité est l’exclusion ponctuelle de cours. Aujourd’hui considérée comme une pratique abusive et banalisée, l’exclusion ponctuelle de cours ne correspond plus aux prescriptions ministérielles qui en préconisent une utilisation exceptionnelle. Cet abus a pour effet de profondément impacter la relation qui relie l’enseignant à ses élèves. Les élèves concernés, alors étiquetés comme « perturbateurs », expriment régulièrement un sentiment d’injustice en manifestant leur incompréhension face à cette Sanction, contribuant à la dégradation de cette relation. Certains élèves en arrivent même jusqu’à la remise en question de leur place au sein du système scolaire, rompant ainsi cette fragile relation et conduisant à du décrochage scolaire. Cette recherche vise alors à questionner l’aspect éducatif de l’exclusion ponctuelle de cours, à travers ce que les élèves en comprennent et ce que les enseignants souhaitent qu’ils en comprennent ; afin de tenter d’aligner ces compréhensions et ainsi pallier au sentiment d’injustice souvent à l’origine de ces ruptures de relation.
Afin d’y parvenir, nous avons choisi de mener notre recherche auprès de lycées professionnels, où la pratique de l’exclusion ponctuelle de cours est courante, en interrogeant à la fois des élèves rarement exclus mais aussi régulièrement exclus, ainsi que les enseignants et enseignantes ayant formulé l’exclusion ».