Ces travaux sont réalisés dans le cadre d’une thèse intitulée « histoire de la navigation aérienne » financée par l’ENAC et encadrée par Jean-Marc Olivier UT2 labo framespa.
Le PhD Pub est un événement de médiation scientifique
France Amérique Espagne sociétés pouvoir acteur (FRAMESPA) CNRS UMR 5136
Une thèse portant sur l’Air Traffic Management (ATM) et ses dimensions humaines, techniques, historiques et culturelles s’inscrit directement dans une double démarche d’histoire des techniques et d’histoire des organisations. Elle éclaire la manière dont l’articulation entre l’humain et la technologie façonne la gestion de l’espace aérien, enjeu central de souveraineté, de sécurité et d’efficacité depuis le début du XXe siècle.
Cette recherche analyse comment les systèmes techniques, tels que les radars, les systèmes de communication ou les outils de planification des vols, s’intègrent aux pratiques humaines et organisationnelles pour garantir la sécurité et la fluidité du trafic aérien. Elle met en lumière l’interdépendance entre le progrès technique et la centralité de l’humain, suivant le mot d’ordre : « Keep the human in the loop ». Ce slogan illustre un défi récurrent des sociétés industrielles avancées : concilier automatisation et contrôle humain.
La thèse met en évidence les mécanismes de transmission des savoirs et des pratiques entre générations de contrôleurs. Elle montre comment une culture professionnelle spécifique se construit en France et aux États-Unis, à travers des formations institutionnalisées (ENAC, FAA University) et des pratiques collectives. Ce travail ethnographique et sociologique révèle comment ces professionnels résolvent les problèmes de coordination et d’organisation dans des environnements techniques complexes.
En retraçant l’histoire du contrôle aérien, la thèse compare la continuité française avec les ruptures américaines, marquées par des événements comme la grève de la PATCO ou le 11 septembre 2001. Elle examine également le rôle structurant de moments fondateurs, tels que la Convention de Chicago de 1944, dans la mise en place de la navigation aérienne mondiale.
Elle montre comment l’espace aérien, conçu comme une construction humaine, reflète les logiques de souveraineté et les choix géopolitiques des États. Elle analyse aussi comment les frontières aériennes, ajustées aux capacités cognitives des contrôleurs, traduisent un compromis entre les exigences techniques et les régulations politiques. Ce travail révèle le rôle de l’État dans la gestion de l’aérien, qu’il soit jacobin en France ou fédéral aux États-Unis.
La thèse inscrit l’histoire de l’ATM dans les enjeux actuels, tels que l’augmentation du trafic, l’intégration des drones et aéronefs autonomes, ou l’adaptation aux impératifs environnementaux. Elle montre comment le passé structure les réponses apportées aux défis du futur.
Ce travail dépasse une simple étude technique en offrant une réflexion approfondie sur les dynamiques historiques, sociales et culturelles qui façonnent l’organisation des espaces aériens modernes.
Ces travaux sont réalisés dans le cadre d’une thèse intitulée « histoire de la navigation aérienne » financée par l’ENAC et encadrée par Jean-Marc Olivier UT2 labo framespa.